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HAFFNER

Encore un nouveau nom, pour nous, du moins. M. Haffner a, dans la petite galerie, à une très-mauvaise place, un portrait de femme du plus bel effet. Il est difficile à trouver, et vraiment c’est dommage. Ce portrait dénote un coloriste de première force. Ce n’est point de la couleur éclatante, pompeuse ni commune, mais excessivement distinguée, et d’une harmonie remarquable. La chose est exécutée dans une gamme de ton très-grise. L’effet est très-savamment combiné, doux et frappant à la fois. La tête, romantique et doucement pâle, se détache sur un fond gris, encore plus pâle autour d’elle, et qui, se rembrunissant vers les coins, a l’air de lui servir d’auréole. — M. Haffner a, de plus, fait un paysage d’une couleur très-hardie — un chariot avec un homme et des chevaux, faisant presque silhouette sur la clarté équivoque d’un crépuscule. — Encore un chercheur consciencieux… que c’est rare !…

PÉRIGNON

a envoyé neuf portraits, dont six de femmes. — Les têtes de M. Pérignon sont dures et lisses comme des objets inanimés. — Un vrai musée de Curtius.