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la perfection totale de la monarchie économique, dans laquelle tout abus de la force souveraine d’une part, et toute désobéissance à l’autorité d’autre part, seroient impossibles. Perfection absolue qui n’est qu’une idée sans doute, qu’un être de raison, quand il s’agit de la pratique, mais idée qui n’en est pas moins naturelle et essentielle, être de raison qui n’en sert pas moins de regle inviolable. C’est ici que je crois devoir insister sur cette vérité simple, mais indispensablement nécessaire à bien connoître, et à se rappeller sans cesse.

N⁰VII. Réponse aux objections contre l’efficacité de l'instruction économique.

Si la conviction intime, générale et continuelle du code essentiel de la justice et de l’ordre dans toutes les ames, fait le caractere des monarchies économiques, parfaites et absolues ; en ce cas, c’est une chimere que vous avez décrite, et que vous conseillez de chercher. On a répété cette objection sous mille et mille formes différentes, qui reviennent toutes à peu près au même, et on l’a cru triomphante, tant il est vrai que les hommes sont faciles à distraire des vérités utiles ! Oui, toute perfection absolue est chimere pour les hommes, si vous appellez chimere ce point idéal et métaphysique que la raison conçoit, et qui sert de regle primitive dans la spéculation et dans la pratique. Demandez aux géometres qu’ils vous montrent en réalité un cercle parfait, physiquement décrit, ils vous diront que c’est évidemment la chose impossible aux hommes. Demandez aux méchaniciens qu’ils vous montrent une machine parfaite, en quelque genre que ce soit, par exemple, aux horlogers, une montre, une pendule de toute perfection physique : demandez aux naturalistes qu’ils vous montrent un animal, un végétal, un minéral même, parfait, accompli, absolument pur, sans alliage ou sans défaut dans son espece, ils vous répondront que c’est la chose absolument impossible. Qu’en concluez-vous ? Qu’a-t-on coutume d’en conclure ? En est-