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tion des agents, soit à cause de l’excès des soldes ou salaires ? S’il en existe quelques-uns, ils sont manifestement en très petit nombre.

Dans la majeure partie du monde civilisé, tout administrateur suprême qui voudroit rétablir l’ordre et la perception économique, trouveroit dans sa dépense bien des objets à élaguer, bien des doubles, triples, quadruples emplois de salariés inutiles ; bien des travaux et [363] des ouvrages payés trois ou quatre fois plus qu’ils ne valent en réalité.

Il n’en est donc pas un seul dans lequel la perception économique des six vingtiemes du produit net territorial ne fût un revenu suffisant, capable de faire face à toutes dépenses.

Je dis les six vingtiemes des revenus augmentés jusqu’à leur véritable valeur, applicables à la dépense réduite à ses véritables objets payés leur juste prix.

Toutes les objections proposées contre cette regle fondamentale de justice et de sagesse, sont donc totalement illusoires : c’est l’intérêt personnel des exacteurs qui les propose, c’est le préjugé qui les adopte.

La loi du partage amical fondé sur la raison et sur l’équité naturelle n’en est donc pas moins la vraie base de la société ; le vrai rempart des libertés et des propriétés ; le vrai, le seul lien qui les unit intimement avec l’autorité, union [364] qui caractérise essentiellement les vraies Monarchies.

Suivant cette loi, la souveraineté a son patrimoine, sa propriété, qui ne prend rien sur la propriété des Citoyens quelconques, au contraire qui lui est proportionnelle, qui s’accroît quand elle prospere, qui diminue quand elle se dégrade ; qui ne blesse en rien les libertés, au contraire, qui profite de tout usage de ces libertés, qui souffre de toutes les atteintes qu’on pourroit y porter.

No V.

De l’instruction économique et de son efficacité.

La perception directe des vrais revenus de la souveraineté procure donc les moyens de remplir les fonctions augustes et bienfaisantes de l’autorité suprême : c’étoit la première partie du problême à résoudre.