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CHAPITRE VI.

Analyse des relations politiques d’intérêt général et particulier, entre les Hommes et les Sociétés.

Article premier.

Analyse morale de la politique publique ou privée en deux especes totalement différentes.

CONNOITRE ses intérêts et y pourvoir, c’est ce qu’on appelle politique ; il en est une qu’on nomme privée, qui s’occupe des intérêts de l’homme vis-à-vis des autres hommes ; il en est une qu’on appelle publique, qui s’occupe des intérêts [258] d’un État, ou d’une société policée vis-à-vis des autres Empires.

Mais il est pour les sociétés, il est pour les personnes privées une politique honnête, fondée sur la loi naturelle, sur l’ordre et la justice.

Il en est malheureusement une autre fondée sur le désordre et l’injustice.

De la premiere naissent entre les États et entre les hommes, des relations de paix, d’association, de services réciproques, d’où résulte l’unité d’intérêt, l’émulation de connoître, de procurer de plus en plus le plus grand bien-être universel de l’humanité.

De la seconde naissent des relations de guerres, de divisions, de préjudices réciproques, l’opposition de tous les intérêts, l’oubli total du plus grand bien-être universel de l’humanité.

Vaut-il mieux que les hommes soient en guerre les uns contre les autres, qu’ils se vexent, qu’ils se dépouillent, [259] qu’ils se détruisent ? Vaut il mieux qu’ils soient en paix, en fraternité, en association de vues et de travaux pour l’accroissement progressif et continuel de la prospérité génerale ? C’est une question qui n’est certainement pas problématique.

Le vrai moyen de multiplier les jouissances utiles et agréables, qui font le bien-être de l’humanité sur la terre, c’est surement la liaison des hommes entre eux, la communication des intelligences, des forces, des travaux réunis pour cette multiplication.