Page:Baude, Fragments d'histoire ou Hier et aujourd'hui à la faveur d'une promenade dans les rues et aux environs de Fort-de-France, Imprimerie officielle Fort-de-France, 1940.djvu/92

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la pierre et qui indique qu’en 1850 la Trace a été ouverte en 13 jours par un détachement du 2e régiment d’infanterie de marine, sous les ordres du capitaine Testaud et des sergents Pétrat et Grabié, le Contre-amiral Bruat étant Gouverneur et commandant la station.

C’est ensuite le village de la « Médaille » où ont été établis les sinistrés des éruptions volcaniques de 1902. A la suite d’un très fort éboulement cinq victimes restèrent ensevelies : Baré Marie, Bordin Pierette, Cordémy Stéphanie, Cordon Albert et Mondina Adèle.

Au 18e kilomètre, l’Alma offre aux passants un bain agréable et frais, et sur ses bords sont deux cabines que le Syndicat d’initiative a fait construire pour la commodité des baigneurs.

Par un ordre du jour daté des Pitons, l’Amiral de Gueydon enjoignait, le 17 décembre 1854, aux soldats de l’infanterie de marine de faire disparaître une lacune qui existait à partir de la 16e borne et pendant deux kilomètres et demi. Il s’agissait d’élargir, sur ce parcours, le sentier ouvert par l’Amiral Bruat et qui était « impraticable pour une mule ».

Le Comte de Gueydon voulait aussi, sur le plateau qui est au point d’intersection de la Rivière-Blanche et de la route, créer un village qui prendrait le nom de la bataille de l’Alma où l’infanterie de marine s’est si remarquablement distinguée.

Ce serait, projetait-il, une paroisse qui aurait son église et qui deviendrait plus tard une commune. On en nomma même le curé, l’abbé Boë, et un presbytère fut construit sur un terrain de 50 ares.

Un arrêté du 8 janvier 1855 créa donc le bourg de l’Alma sur le plateau boisé des Pitons. Il n’a pas été exécuté et cela nous a permis de conserver le site qui fait aujourd’hui l’admiration de tous.

L’Amiral de Gueydon avait prévu, il est vrai, dans son ordre du jour, « l’exploitation intelligente du bois qui ne détruit pas les forêts ». Mais il comptait sans l’imprévoyance des hommes et il ne pensait pas que la Martinique aurait