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Au sommet de cette colline se trouve le fort qui en porte le nom. Il fut la première résidence de Béhanzin, roi du Dahomey et adversaire de la France, envoyé en exil à la Martinique avec sa suite.

Sur le versant ouest, « la villa des Bosquets » qu’occupa ensuite le souverain déchu, le Séminaire Collège qui porte le millésime de 1869, l’hôtel du Procureur général, le Château d’eau qui forme le fonds de la rue Antoine Siger et qui a été inauguré par l’amiral de Gueydon le 13 juillet 1856.

Il serait intéressant qu’on y rétablît la belle cascade d’antan, du moins les jours de fêtes publiques et ceux d’arrivée des grands paquebots et des touristes. Cette mesure s’impose tant au point de vue historique qu’au point de vue touristique.

Le terrain du collège a été offert à l’Administration diocésaine et le prix a été payé avec les produits d’une souscription en tête de laquelle se trouvait le nom du Chef de la colonie[1].

Non loin de là, l’ancien domaine de Bellevue acquis de M. Joseph de Perpigna pendant l’une des occupations anglaises, par acte au rapport de Me Bagliès Dupuy du 15 septembre 1812. C’était, dit le chef de génie Garin, dans un exposé du 20 décembre 1814[2], une jolie maison de campagne bâtie et meublée aux frais de la colonie et qui était dans le meilleur état, il servait de résidence au général anglais. L’occupation ayant pris fin et comme l’hôtel du gouvernement n’était pas habitable, le Gouverneur Comte de Vaugirard fit provisoirement de Bellevue sa résidence.

Dans un rapport du 27 avril 1815, annexé à un plan relatif notamment au projet d’édification du palais du gouvernement à son emplacement actuel, il est dit au contraire que le palais de Bellevue est construit sur un plan très défectueux[3].

  1. Discours du vicaire général Blanger du 6 décembre 1866. Moniteur de la Martinique du 6 décembre 1866.
  2. Archives Ministère Colonies n° 501.
  3. Archives Ministère Colonies n° 507.