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Margry a fait aussi mention d’une chapelle « bâtie de fourches de roseaux qui n’avait d’autre luxe que l’extrême propreté avec laquelle l’entretenait le vieillard qui y faisait les fonctions de curé[1] ». Construite par M. Valmenière vers 1671, incendiée par les Hollandais de Ruyter, elle a été reconstruite et de nouveau détruite par un incendie. Un cimetière l’entourait.

Une église figure déjà dans un plan du bourg de Fort Royal du 31 décembre 1682 par Payen[2] et le 7 mars 1686, Blénac pût écrire à Louis XIV et à Seignelay qu’il a fait « une église bâtie de pierre[3] ». Le P. Labat la visita en 1695[4].

À l’origine tous les notables de la Colonie étaient enterrés dans les églises. Le 10 janvier 1754, le Gouverneur en fit défense absolue. Mais, par un ordre enregistré le 8 juillet 1768, le roi a indiqué ceux qui avaient droit à la sépulture dans les églises ; le Gouverneur et certains hauts fonctionnaires[5].

Le comte de Blénac a été enterré dans l’église de Fort-Royal, le 10 juin 1696, le marquis d’Amblimont, le 17 août 1700, ainsi que le rappelle une plaque récemment apposée à l’entrée de l’église, à gauche, par le Syndicat d’Initiative de la Martinique.

On y a déposé aussi les restes de trois autres Gouverneurs généraux :

Le comte d’Esnotz, 6 octobre 1701.

Le Chevalier de Guitaut, 8 septembre 1702.

De Phélipeaux, 21 octobre 1713.

D’après leurs actes de sépulture, Blénac et Guitaut ont été placés « dans le chœur proche l’autel ».

  1. Citation de M. J. Rennard dans « Origine des paroisses et des quartiers de la Martinique », page 45.
  2. Archives Ministère Colonies, n° 30.
  3. Lettre de Blénac du 7 mars 1680
  4. P. Labat. Nouveau voyage aux Isles d’Amérique, tome 8, chapitre 3
  5. Annales du Conseil Souverain, tome 2, page 250.