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actuel. Les travaux conduits par le commandant Schoeffler, directeur du Génie et des Ponts et Chaussées, ont duré dix-huit mois et ont pris fin pendant l’administration du comte Fitte de Soucy. L’inauguration eut lieu le 3 novembre 1857 et c’est dans la salle d’audience du Tribunal de première instance qu’a été dressé l’autel destiné aux cérémonies religieuses.

L’école de droit se trouve au Palais de Justice : elle a été fondée par arrêté du 11 janvier 1882 et par décret du Conseil d’État du 20 janvier 1883. Le fondateur et premier directeur a été M. Louis Thomas Husson.

Devant le Palais de Justice, la place Barré, du nom d’un commandant militaire et maréchal de camp du 18 juin 1819 au 4 mai 1827 qui fut gouverneur par intérim en 1828. Sur une partie de cette place était le jardin du Couvent et sur l’autre qui est bornée par les rues Perrinon, Schœlcher et Ernest Renan ont été successivement les logements des majors[1] et un bâtiment servant de magasin de la Colonie[2]. Une geôle y était projetée aussi en 1784[3] et un puits se trouvait au milieu du terrain[4] qui a été la place du Conseil[5].

Sur la place Barré, la statue de Victor Schœlcher dont le nom a été donné aussi à la rue St-Denis, à la Bibliothèque officielle et au Lycée de garçons, en reconnaissance de l’abolition de l’esclavage qu’il a obtenue en luttant, avec autant de courage que de talent, en même temps que Tocqueville, Broglie et Passy, pour le triomphe des principes pour lesquels Wilberforce avait combattu depuis 1787[6].

Cette statue, œuvre de Marquet de Vasselot, a été inaugurée le 22 septembre 1904. L’on y voit « le libérateur de la race noire paternellement incliné sur une jeune esclave dont les chaînes viennent de tomber et qui, dans

  1. Arch. Min. Col. Plan de 1783 n° 380.
  2. Arch. Min. Col. Plan de 1784 n. 107.
  3. Arch. Min. Col. Plan de 1784 n° 410.
  4. Arch. min. col. n° 489.
  5. Arch. min. col. n° 410.
  6. Trois siècles d’histoire antillaise, par MM. Martineau et May, page 96