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posée le 4 janvier 1766 par le Gouverneur général d’Ennery et le Président Peynier. Elle s’appela « Collège Saint-Victor » du prénom du chef de la colonie et le principal a été M. Barberet et MM. Le Jeune et Prévoteau étaient chargés de la conduite des élèves.

En 1777, le Collège lut confié aux frères des écoles chrétiennes. Deux de ces religieux, les frères Aquilien (Léger Barboché) et Piat de Jésus, (Philibert Leroy) ont été alors envoyés à la Martinique par le Ministre. D’autres les suivirent et l’école se releva. Une subvention annuelle de 6.000 livres devait lui être servie par la caisse des affranchissements. De son côté aussi, la Guadeloupe devait contribuer aux dépenses de l’école et verser la somme de 5.000 livres par an à prendre sur les droits de cabaret[1].

« Le seul Établissement utile pour la colonie depuis sa fondation a été fait aux dépens et par les soins d’un religieux capucin qui ne possède rien et qui, même par son institution, ne peut rien avoir en propre[2] ».

Le Père Charles-François fut plus généreux encore : pour assurer le fonctionnement du Collège il lui fit don de deux habitations situées aux Anses-d’Arlet[2].

Rien ne rappelle à Fort-de-France son nom qui pourrait être donné à la ruelle qui est entre la Gendarmerie et le Presbytère, sur le terrain même où il a si longtemps vécu et travaillé pour la Martinique et notamment pour l’Enseignement. Cette ruelle n’a pas de désignation.

Le collège a été fermé en 1793.

Mais où se trouvait exactement cet établissement dont il existe un plan détaillé de 1781[3] ?

Un auteur a pensé que ce serait à peu près à la place du Presbytère actuel[4]. Le fait, qu’il n’allègue pas, du reste, qu’en creusant le sol pour poser les fondations de la salle

  1. Dépêche ministérielle du maréchal de Castries du 3 juillet 1784. Code de la Martinique, tome 3, p. 589.
  2. a et b Annales du conseil souverain, tome 2, pages 240 et suivantes.
  3. Arch. min col. Atlas Antilles Vol. 1.
  4. Histoire de la paroisse de Fort-de-France, par le P. Janin.