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Croix Mission », expression par laquelle la population désigne aussi le quartier environnant. Sur cette place a été planté, en 1918, l’Arbre de la Victoire. Elle sert de station pour les voitures automobiles de transport en commun desservant Schœlcher, les routes de Didier et de Balata.

LE COLLÈGE SAINT-VICTOR


Beaucoup désignent encore la partie du Boulevard qui passe derrière le Presbytère et la Gendarmerie par ces mots « derrière collège » et cette expression a été reproduite dans un plan officiel qui mentionne « le Boulevard du Collège[1] ».

Le projet du même Boulevard a figuré dans un plan du 27 avril 1815[2].

Il est intéressant d’évoquer ici un grand souvenir : il s’agit du collège Saint-Victor et de son fondateur.

« Il n’y a dans les colonies françaises aucune école pour les garçons », lit-on dans un document officiel de 1765[3] où se trouvent des idées générales présentées à l’arrivée à la Martinique du Gouverneur Général Comte d’Ennery.

C’est pour remédier à cette situation que le collège Saint-Victor a été créé, le 7 juillet 1768, pour les jeunes gens parle Conseil supérieur de la colonie sous l’impulsion d’un homme dont le nom doit être rappelé et honoré à la Martinique qui attache, avec raison, un si grand prix à l’enseignement, le Père Charles François de Coutances, fondateur aussi un pensionnat de jeunes filles.

Nommé supérieur général des Capucins aux Îles le 30 avril 1753, il y est resté jusqu’à sa mort, en 1790 ; il a donc été 37 ans sur la brèche.

L’école qu’il a fondée a été autorisée par un arrêt du Conseil souverain du 9 mai 1765. La première pierre fut

  1. Plan Grimaud de janvier 1909
  2. Arch. minis. Col. n° 507.
  3. Archives ministère des colonies n° 237.