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Quoi qu’il en soit, c’est dans ce Fort et dans cette modeste demeure que Blénac vécut pendant 17 ans et c’est là qu’il mourut le 8 juin 1696. « Un matin[1], on le trouva vaincu par la fièvre, dans la cellule qu’il habitait, à peine assez large pour son lit de fer et sa table de bois blanc[2] ».

Après lui, les Gouverneurs résidèrent assez longtemps encore au Fort, ainsi qu’il résulte d’un plan joint à une lettre de Rochemore, d’avril 1761[3].

Le Fort s’appela successivement Fort Royal, Fort Louis[4], Fort de la République et Fort Saint-Louis.

Le nom de Fort Saint-Louis figure déjà dans un plan de 1725[5].

Un canal fort utile au commerce permettait autrefois aux embarcations de passer du port du carénage dans la rade des Flamands sans avoir à doubler la presqu’île du Fort Saint-Louis. Il fut comblé par les Anglais et fut ensuite rétabli[6]. Le Conseil colonial s’est occupé de son entretien en 1840. Dans le procès-verbal dressé à cette époque, le rapporteur emploie tantôt l’expression Fort Saint-Louis, tantôt celle de Fort Louis[7]. Le canal a été de nouveau comblé plus tard et c’est assez récemment que le pont-levis a été supprimé.

LA VILLE DE FORT ROYAL


Une ville naquit dans le voisinage du Fort et comme sous sa protection. Elle se développa bien timidement tout d’abord. Mais par la force des choses et la persévérance des hommes, la modeste bourgade des premiers jours est

  1. Histoire économique de la Martinique, par M. Louis-Philippe May, page 245.
  2. Inventaire des biens de Blénac et scellés du 8 juin 1696. Citation de M. May
  3. Arch. Min, Col. n° 174.
  4. Plan de 1826 et projet de 1827. Arch. minist. col. n° 657 et 733.
  5. Arch. Min. Col. n° 136.
  6. J. O. Martinique 3 mars 1834.
  7. J. O. Martinique 8 avril 1840.