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Que de malentendus entre le cheval et son cavalier ; quel retard dans l’éducation de l’animal doit amener cette contradiction perpétuelle des jambes et de la main du cavalier qui est toujours disposé à attribuer au cheval les fautes que lui fait commettre l’emploi simultané de ses jambes et de sa main ! En s’en servant séparément, il peut discerner de suite si la faute provient de son cheval ou de lui, et il sera forcé de reconnaître que neuf fois sur dix, c’est lui seul qui l’a commise.

Il est vrai qu’à la longue, après maintes erreurs corrigées par son tact, le cavalier pourra donner à son cheval l’équilibre du second genre, mais jamais celui du premier genre, cet équilibre parfait qui permet au cheval de conserver la mobilité moelleuse de la mâchoire dans tous les mouvements, à toutes les allures.

En n’employant qu’une force à la fois, soit celle des jambes pour impulsionner, soit celle de la main pour opérer les translations de poids utiles à tel ou tel mouvement, à telle ou telle allure, le cavalier peut apprécier à l’instant le degré de justesse avec lequel il a agi.

S’il commet une erreur, il peut la corriger de suite ; il en connaît la cause, et le pauvre cheval n’étant plus ballotté par ces deux volontés opposées des jambes et de la main, s’identifie tellement avec la pensée de son maître, que bientôt ces deux intelli-