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seront en outre soumis à l’action enivrante de l’air libre. Les résistances instinctives, manifestées au commencement de l’éducation, surgiront en partie de nouveau, effrayeront le cavalier pusillanime qui, dans le cheval qu’il croyait soumis, ne trouve plus qu’un animal fantasque et sans légèreté. « Méthode impuissante ! » s’écrie-t-il.

Voyons donc si le reproche est fondé ; le raisonnement l’aura bientôt réduit à sa juste valeur.

Disons d’abord que nous avons vu des chevaux, très-francs d’allure dans les rues et sur les routes, devenir très-inquiets en entrant dans un manège et perdre subitement la grâce et la facilité de leurs mouvements. À plus forte raison, un cheval, dressé entre les quatre murs d’un manège, doit-il être plus ou moins impressionné quand on le conduit, sans transition, au milieu de mille objets inconnus. Mais, qu’est-ce à dire ?

Croyez-vous qu’il soit plus facile de porter un cheval sur un objet quelconque, de modérer sa frayeur ou sa fougue, quand il dispose librement de ses forces instinctives, que lorsque par une éducation bien dirigée le cavalier s’en est rendu maître ?

Dominerez-vous plus facilement le cheval qui n’a jamais été dompté que celui que l’exercice a déjà rendu souple et obéissant au manège ? Cette hypothèse est inadmissible.