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MIGUEL.

Il n’y a donc personne ici qui ait assez de cœur pour vous prêter la somme ?

MANUELITA.

Mon Dieu, non…

MIGUEL.

Attendez donc…, mon père est riche…, je vous la prêterai, moi !…

MANUELITA.

Vous ! vous feriez cela !…

MIGUEL.

Ah ! bien oui, mais… c’est que mon père m’a dit qu’il ne me donnerait d’argent que quand je me marierais… et je n’en ai guère envie, maintenant que la seule que j’aime est promise à un autre !… Mais j’y pense !… Si je ne puis le racheter, je peux du moins le remplacer…

MANUELITA.

Comment ?

MIGUEL.

Voyons…, qu’est-ce que vous désirez le plus au monde ?

MANUELITA.

Dam !… je ne sais plus maintenant…

MIGUEL.

Est-ce que vous ne seriez pas joyeuse de voir revenir Pepito ?

MANUELITA, sans empressement.

Oh ! si…

MIGUEL.

Eh bien ! je vais m’en aller le remplacer à Cadix ! Je prendrai sa place là-bas…, tandis qu’il viendra prendre ici celle que j’aurais tant voulu occuper auprès de vous…

MANUELITA.

Oh ! c’est d’un bien bon cœur, ce que vous dites là, Miguel… mais je ne puis consentir…

MIGUEL.

Est-ce que ça ne vous fait pas plaisir ?

MANUELITA.

Que Pepito revienne ?… Oh ! si… mais maintenant, il me semble que ça me fait de la peine que vous partiez… pauvre Miguel !