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inquiet au village… Il y a si longtemps qu’il n’a écrit ici… Et que vous dit-il dans ses lettres ?

MIGUEL.

Il me parle de son amour…

MANUELITA.

Ah ! il est amoureux ?

MIGUEL.

Comme un Portugais.

MANUELITA, baissant les yeux.

Et… vous savez de qui ?

MIGUEL.

Non… il ne me nomme pas sa fiancée (car il est fiancé) ; mais, en revanche, il m’en fait le portrait dans toutes ses lettres… Il l’adore, dit-il, à en perdre la tête.

MANUELITA, à part.

Bon Pepito ! je le lui rends bien.

MIGUEL.

Mais laissons là Pepito, et parlons de vous, Manuelita. Vous avez toujours votre petite hôtellerie ?

MANUELITA.

Toujours !

MIGUEL.

Alors, c’est à l’hôtelière que je m’adresse. Je vous dirai, señora, que je meurs d’inanition.

MANUELITA.

Monsieur le voyageur, on peut vous servir à déjeuner

MIGUEL.

Bien. Mais, madame l’hôtelière, c’est que je déteste manger seul ; et, pour que l’hospitalité soit complète, il faut absolument que vous partagiez mon repas.

MANUELITA.

Très volontiers.[1]

MIGUEL, à part.

Quelle charmante fille !… Presque pas de pieds, des yeux superbes ! C’est le paradis que cette auberge !… Mon père qui croit me punir en m’envoyant ici !

MANUELITA, voyant entrer Vertigo.

Tenez, voilà encore une vieille connaissance.

  1. Miguel, Manuelita.