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Ses ennemis au contraire ont dit que s’il n’avoit pas été vicieux, ce ne pouvoit être que par tempérament[1] & par timidité ; & qu’avec des principes comme les ſiens, ſi, par hazard, on avoit des mœurs, on ne pouvoit avoir des vertus.

Comme il ne s’agit point ici de la perſonne d’Épicure mais ſeulement des principes qu’on lui reproche nous nous bornons à expoſer d’abord ces principes en peu de mots, & à donner enſuite les pièces juſtificatives de notre expoſition : ce qui diviſera naturellement cet Ouvrage en deux parties ; dont la Première contien-

    qui ont ſouvent des principes auſteres, & une conduite relâchée. Quand la conduite d’un philoſophe n’eſt pas conforme aux loix, il faut qu’il ait eu le ſecret de ſe faire des loix conformes à ſa conduite : ou il n’est pas philoſophe.

  1. δι’ ἀναισθησίας. Il fut tourmenté des douleurs de la gravelle pendant toute ſa vie.