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ÉVELINE.

Eh bien, il n’est pas encore là.

FRÉDÉRIQUE.

Il aura sans doute été retenu par un de ces Messieurs à déjeuner… En affaires…

ÉVELINE.

Il ne saurait tarder…

MERCEREAU.

Je n’ai pu résister au plaisir de venir lui annoncer que Nénot lui-même ira trouver le ministre… Il va lui désigner Bocquet pour la restauration du château d’Hardricourt !… Si ça réussit, ce sera un peu chic !… Quant à Lehmann, il est tellement enthousiasmé de l’agencement de tous ces immeubles qu’il va simplement confier à Julien la construction du casino de Saint-Tropez et les villas sur les terrains dont il est propriétaire là-bas !… Qui est-ce qui est contente ?

ÉVELINE, (radieuse.)

Allons, tant mieux ! tant mieux !

FRÉDÉRIQUE, (qui a continué à ranger l’armoire.)

En attendant, regardez ce qu’on trouve dans les armoires, Monsieur Mercereau… Des vieux godets cassés, une collection de…

MERCEREAU.

Les vrais artistes, vous savez, sont des bohèmes !…

FRÉDÉRIQUE.

Ils ont tort.

(À ce moment entre Julien en chantonnant, le cigare à la bouche. Il a encore changé d’aspect depuis le deuxième acte. Il a l’air plus important, plus arrivé. Jaquette noire. Taille de cheveux plus correcte. Le beau visage exprime la pleine satisfaction d’un homme sain et robuste qui jouit de ses trente ans.)