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MARTIN PUECH.

Jamais de la vie !… Qu’est-ce qui vous prend ? Je ne permettrai pas.

HONORINE.

Allons ! pas de façons… Je tiens spécialement ce soir à vous mettre votre pardessus…

MARTIN PUECH, (se défendant.)

Ce serait bien la première fois.

HONORINE.

C’est justement, j’ai soif de sensations nouvelles !… Là ! mon ami… ça y est… hop… (Elle tire même assez violemment le collet, un peu comme on fait pour un mannequin. Haut.) Eh bien, il me semble que je n’ai fait que ça toute mon existence.

MARTIN PUECH.

Merci.

HONORINE, (avec une moue comique et un regard qui vrille.)

Mais il a assez bon chic ce pardessus !

MARTIN PUECH.

N’est-ce pas ?

HONORINE, (sèchement.)

Je suis décidée à lui trouver du chic, ça revient au même.

(Elle regarde dans la poche intérieure du pardessus.)
MARTIN PUECH.

Vous cherchez ?

HONORINE.

La date… Oh ! Oh ! il est d’il y a deux ans ! Deux ans, Roméo… Je ne veux pas de ça, Roméo !