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Je ne lutte plus !… J’achète ton bonheur, Rirette !… quoi, c’est toi qui pleures maintenant ?… et c’est moi qui souris…

HENRIETTE.

Maman !…

HONORINE.

Eh bien, Rirette, faudra-t-il te consoler de ton bonheur ?

HENRIETTE, (résolument.)

Non, après ce que je sais… ce que tu m’as dit ! Non, je ne peux plus accepter… ce sacrifice-là !

HONORINE.

Puisque c’est moi qui le veux !

HENRIETTE.

Je suis si peu préparée… alors t’entendre tout à coup… ainsi. Je me rends compte de l’énormité de ce que j’ai demandé. J’y avais renoncé.

HONORINE.

Ma pauvre Rirette, va… ton chagrin enfantin me touche beaucoup… et me console de bien des amertumes passées… Mais j’ai réfléchi, ce ne sera pas si dur que tu le crois ! Bien des choses ont depuis traversé ma cervelle d’étourneau. Vous avez pensé à ma toute vieillesse avant moi, vous avez bien fait.

HENRIETTE.

Réfléchis, non… tu l’as dit souvent : la vieillesse n’a pas d’âge.

HONORINE.

La vieillesse, ce n’est pas ça du tout ! La vieillesse, mais c’est de n’être plus aimée ! N’hésite pas plus longtemps, va, mon chou, entre le petit