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JUSSIEUX.

Quoi ? vous vous décoiffez ?… mais je croyais jusqu’ici que, pour la femme, c’était un sacrilège de se décoiffer en soirée.

HENRIETTE.

Pas pour moi !… je fais ce que je veux de mes cheveux.

JUSSIEUX.

Veinarde !

HENRIETTE.

La frange, hein ?

JUSSIEUX.

Non, pas tout à fait… Vous permettez ?

HENRIETTE.

Faites, faites.

JUSSIEUX, (il s’approche et modifie la frange.)

Là…

HENRIETTE, (montrant du menton le fauteuil où elle a posé ses épingles à cheveux.)

Passez-moi cette épingle. Il faut que le chichi tienne par devant… Merci… Ce n’est pas trop catogan ?

JUSSIEUX.

Non, seulement elle portait un ruban noir… au cou, c’est très caractéristique.

HENRIETTE.

Je n’en ai pas, mais ça ne fait rien…

JUSSIEUX.

Oui, mettez la main comme ça, sous le menton. Oh ! c’est frappant, c’est prodigieux, c’est identique.