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HONORINE.

Non ! C’est une ordonnance !… Un mariage, ce n’est malheureusement pas une médecine qui s’avale d’un seul coup. Ça se mâche longtemps !

ALLARD, (cette fois complètement rassuré.)

Allons, elle plaisante. La voilà revenue à de meilleurs sentiments !…

(Honorine s’assied au pied de la chaise longue. On vient à elle de ce côté. On se regarde avec l’air de dire « Satanée Honorine ! Quel type ! Allons-y maintenant en douceur ! »)
MADAME DE CHEVRIGNY.

Eh ma chérie ! à quoi servirait l’expérience de la vie si elle ne nous apprenait pas à souffrir le mariage et ses divers inconvénients !

HONORINE.

Écoutez, tout de même, il y a mariage et mariage… Dans celui qu’on me propose, je ne cours pas assez de risques ! Épouser un homme qui ne pourra plus faire de sottises, vrai, ce n’est pas la peine de se marier !

MADAME DE CHEVRIGNY.

Oh ! toute considération actuelle à part, vous avez toujours eu une prévention contre le mariage. Chaque fois que je vous en ai parlé…

HONORINE.

Le fait est que je l’ai toujours eu en horreur ! Le mariage et moi nous n’avons jamais pu nous sentir. Ce n’est pas à mon âge que nous nous accommoderons.

MADAME DE CHEVRIGNY.

Oui… je sais… on dit toujours des phrases de ce