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jamais la moindre part de l’héritage que je laisserai à ma famille. Ça, c’est un regret !

ARNOULD, (se levant.)

Nous ne pouvons en entendre davantage ! C’est indigne !… En effet, j’aime mieux m’en aller !

HONORINE.

Quant à toi, mon petit Fernand, qui restes modestement dans ton coin, et qui as raison…

ALLARD, (mais prudemment.)

Oui… qu’est-ce que j’y gagne, moi ?

HONORINE.

De pouvoir faire des tapages en un peu plus grand ! Au lieu des dix louis que tu me tires de temps en temps, tu feras coup double. Et puisque tu n’as pas réussi à épouser Henriette…

ALLARD.

Par exemple ! Je proteste n’avoir jamais eu de pareilles intentions !

HONORINE.

Comment donc ! Et si tu avais pu même la compromettre un peu dans quelque coin, par-dessus le marché, tu n’en aurais pas été fâché… Crois-tu que je ne m’en sois pas aperçue plus d’une fois. Heureusement, Henriette est une personne mille fois trop raisonnable pour viser un gibier de ta sorte !…

MADAME DE CHEVRIGNY.

Je ne vois plus que moi, ma chère amie… J’attends de pied ferme !

HONORINE, (changeant de ton.)

Non, pas vous !… Vous, c’est par instinct de