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à la volonté de ses parents ! Il est majeur, cet olibrius !

MADAME DE CHEVRIGNY.

Mais il veut un mariage heureux ! Il souhaite pour Henriette une union qui n’apporte pas, en cadeau de noce, la désunion avec ses parents… une brouille inextricable…

HONORINE.

Vrai, ils sont pratiques les amoureux de maintenant.…

DARNIS.

Dites qu’ils sont raisonnables, mais pas plus égoïstes que ceux qui se laissent aller à leurs passions, sans s’occuper des conséquences.

HONORINE.

Ça, c’est pour moi !… J’admets que ma vie n’ait pas été un exemple de vertu et d’abnégation, mais je n’admets pas que ma fille ait eu à en rougir à ce point ! C’est à Henriette que j’en veux, car pour ce qui est des beaux-parents je comprends admirablement leurs raisons. Tiens, parbleu !… Comme je comprends les vôtres !

DARNIS.

Ah ! non ! permettez-moi. Nous, nous venons dans un mouvement complètement désintéressé.

HONORINE.

Allons donc ! À d’autres !

DARNIS.

Hein, quoi, comment ? Je voudrais bien savoir quel intérêt personnel nous pouvons avoir à ce mariage ?