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de Salies-de-Béarn, les trois villas avec les quatre pensions de famille de Bagnoles-de-l’Orne…

HENRIETTE.

Mais oui, mais oui, mon oncle, n’énumérez pas ! Et d’ailleurs, je n’ai jamais voulu m’immiscer dans la vie d’affaires de maman… Ses placements la regardent entièrement… mais enfin, vous savez aussi bien que moi (Baissant instinctivement la voix.) qu’il y a l’héritage du prince de la Moscosof !

DARNIS, (essayant de le prendre en plaisanterie.)

Oh ! cela remonte si loin ! Au temps des Grands-Ducs… avant le déluge, quoi !…

MADAME DE CHEVRIGNY, (avec tact.)

L’essentiel, Messieurs, c’est que nous sachions qu’on en a fait la base d’une objection !… Après tout, avouez que le scrupule n’a rien de répréhensible.

HENRIETTE, (à sa chaise toujours, continuant le petit boniment.)

Eh bien ! petit à petit… comment l’idée en est-elle venue ? Est-ce lui, est-ce les parents, est-ce moi-même ?… on ne sait plus très bien… enfin, peu importe !… les Palluel en sont arrivés à cette proposition : que maman ne vive plus en marge de la société comme elle le fait ; bref, que son nom qui a acquis trop de célébrité à leur gré, soit discrètement effacé par un mariage qu’elle contracterait avec une personnalité honorable… et… voilà le hic… dont la situation de fortune serait assez belle pour que l’argent de maman fût pour ainsi dire… englobé…

DARNIS, (l’aidant.)

Canalisé…