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devenir un homme, dans toute l’acception du terme. Je le souhaite.

LIANE, (n’essayant déjà plus que vaguement d’intervenir.)

J’ai droit à donner mon sentiment. Je suis la première à devoir…

MAURICE, (l’interrompant.)

Mais oui, maman, mais oui. Nous sommes tous d’accord, et nous devons également nous féliciter de ce qui arrive et de ce que nous devons à Monsieur Rantz. J’ai deux mots à vous dire en particulier, permettez-vous, Monsieur ? Deux mots au point de vue technique seulement. Ne te retire pas, maman, reste là… (Rantz et Maurice s’approchent sur le devant de la scène. Liane reste accablée, à demi-pleurante, inquiète, timide et honteuse, près de la coiffeuse. Maurice, bas à Rantz à l’écart.) C’est donc entendu, Monsieur, je disparaîtrai. Vous voudrez bien me donner un rendez-vous. Vous m’expliquerez alors ce que je dois faire, quelle est ma participation dans le travail de vos usines, car je compte prendre mon rôle au sérieux.

RANTZ.

C’est ainsi que je le conçois, Monsieur. Je vous donne les moyens de vous trouver vous-même. J’ouvre la cage ! L’avenir ne dépend plus que de vous.

MAURICE.

Je partirai donc tranquille et résolu. Je serai sage, Monsieur, si ce que je laisse derrière moi…

(Il désigne sa mère du regard.)
RANTZ.

Ce que vous laissez derrière vous est en de bonnes mains… Allez, jeune homme ! Apprenez