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MAURICE.

Eh bien, mais ça me paraît admirable… admirable…

LIANE.

Ah !… Vraiment ?

MAURICE.

Tiens, parbleu ! vingt-huit mille francs ! Bougre !… C’est une superbe position !

LIANE.

N’est-ce pas ?… Je me disais bien la même chose… Mais comme je n’y connais rien…

MAURICE.

À mon âge. Songe donc !… Et puis, l’Amérique, c’est très bien, l’Amérique ! (Un temps.) Je vivrai, naturellement, les douze mois de l’année là-bas ?

LIANE.

Je ne sais pas… J’ignore !… Mais tu voyagerais évidemment !… Tu irais et tu viendrais…

MAURICE.

Oui, oui, bien sûr, j’irai… je viendrai… (Il balance toujours méditativement sa canne.) Eh bien, mais ça ne me paraît pas mal du tout !

LIANE.

Tu le dis d’un air bizarre.

MAURICE.

Moi ?… Pas le moins du monde ! Je t’affirme le contraire ! Pourquoi donc ? Je réfléchis seulement à cette situation… inattendue… J’essaie, d’un coup d’œil, d’envisager… (Un temps.) Après ce qui s’est passé et ce que j’ai fait, il se conduit admirablement…