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LIANE.

C’est que tant de choses se sont passées !… Oh ! je ne réclame pas sa présence, tu te trompes… Je songe à lui…

RANTZ.

Ton fils n’est plus un bébé… C’est un bonhomme qui ne vit plus dans les jupes de sa mère, j’en sais quelque chose. S’il vit dans des jupes, ce n’est certainement pas dans celles-là ! Vraiment, après les basses canailleries qu’il a commises, je crois que peu d’hommes feraient ce que je fais aujourd’hui. C’est à prendre ou à laisser. D’ailleurs, cela dit, tu te leurres complètement, mais complètement. Dès qu’il va apprendre cette générosité, à laquelle il n’est fichtre pas en train de s’attendre, tu verras son accueil…

LIANE.

Tu crois ?

RANTZ.

J’en suis certain… Sacristi, mais je ne ferai pas cette situation à mon fils !… Mais il n’aura pas ça… Il n’en aura pas la moitié… en turbinant, et dur !… Je te le garantis !… On voit peu de fils de famille qui débutent dans la vie avec une situation assurée de vingt-huit mille francs. Répète en toi-même le chiffre… Et à ton fils tu n’auras pas besoin de le répéter. Considère seulement son sourire.

LIANE.

C’est peut-être possible !… C’est probable, même !… Oh ! je ne demande pas mieux, tu penses bien… En effet, je dois me forger des idées… des appréhensions qui ne tiennent pas debout…

RANTZ.

Mais absolument.