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LIANE, (avec élan.)

Oh ! c’est trop beau ! Que tu es bon ! C’est bien trop !

RANTZ.

Je souhaite qu’il comprenne la valeur de mon geste. (Il répète.) Vingt-huit mille francs de rente !… J’espère qu’il travaillera !

LIANE.

Mais quelle position peut valoir une pareille rémunération ?

RANTZ.

Tu connais mes mines d’anthracite aux environs de Chicago ? Je t’en ai déjà parlé… elles constituent une jolie source de revenus d’ailleurs pour moi.

LIANE.

Où sont-elles ?

RANTZ, (allume une cigarette.)

En Amérique, naturellement.

LIANE.

En… Amérique ?

RANTZ.

Tout marche par soi-même avec un roulement d’ingénieurs étrangers très convenable. Mais une surveillance française ne messiérait pas… Je t’expliquerai pourquoi… En tout cas, si, dans les premières années, ton fils ne peut pas être d’un apport bien considérable, je le reconnais, il ne nuira pas à une exploitation dont il ignore le premier mot et c’est déjà quelque chose ! Il aura tout le temps désirable, ensuite, pour apprendre son métier… Hein ?… C’est féerique !… C’est féerique !… Ah ! il a de la veine d’être tombé sur moi… à bras raccourcis, mais enfin…