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que toi pour avoir des idées pareilles ! Comme je voudrais te voir dans ces fonctions ! Les femmes des ministres ne les accompagnent jamais dans ces petites fêtes ?

RANTZ.

Ça dépend. Aux funérailles des fonctionnaires morts pour la patrie tu pourras venir.

LIANE, (avec tendresse.)

Tu n’as pas froid ?

RANTZ.

Ni froid, ni chaud. Bon.

LIANE.

Ça veut dire que tu as froid, je te connais. Attends. (Elle se lève avec précipitation.) Oh ! Ces domestiques qui ne viennent jamais.

RANTZ.

Par délicatesse.

LIANE, (va à la porte.)

Joséphine ! Voyons, je vous sonne depuis une heure… Monsieur meurt de froid.

RANTZ.

Tu exagères. Ce n’est pas encore la retraite de Russie.

LIANE.

Oh ! puis le thé ! J’oubliais complètement. Suis-je bête ! Il va être trop fort, maintenant. (Joséphine entre.) Joséphine, à quoi pensez-vous ? Il n’y a plus de bûches.

RANTZ, (souriant aimablement.)

Bonjour, Joséphine.