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Votre puissance a amorti jadis le coup. Vous êtes sorti blanc, mais cette petite tache dans votre passé devait vous inquiéter quelquefois. On ne prend pas le pouvoir dans ces conditions. Ce n’est pas criminel, soit ! Mais largement suffisant pour qu’un cabinet, qui a fait appel imprudemment peut-être, à votre personnalité, vous débarque (Il fait le geste.) et vous…

RANTZ.

Essayez, jeune fripouille… et vous en serez pour votre fripouillerie ! En deux mots, je ferai justice de ce bas chantage.

MAURICE.

Non ! Vous ne le pourrez pas. Oh ! je connais ie turf ! On ne me la fait pas, à moi ! Uitt !… Je m’y connais en matière de courses !… Ceci paru dans un journal, vous êtes touché !

RANTZ, (court à la sonnette de son bureau.)

Allez-y, mais pour le moment je vais sonner mes gens pour qu’on vous foute à la porte.

MAURICE, (croisant les bras et le regardant dans une provocation de gosse faubourien.)

Comme la mère !… N’êtes-vous pas assez fort pour le faire vous-même ?

RANTZ.

Mais vous n’êtes pas à toucher avec des pincettes, mon bonhomme !… Ah ! ah ! c’était prévu et c’est vraiment admirable ! Le petit coup des documents ! Si vous épousez, je déchire ! Pour qui me prenez-vous, imbécile ! Pour un des vôtres ? (Tout à coup.) Vous vous êtes mis à deux pour cette belle manœuvre !