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discrètement, avec la plus grande correction… Moi, je m’enferme là-haut… J’emmène Raymond, car je ne veux à aucun prix qu’il la croise dans l’antichambre ou la galerie.

FRANÇOIS.

Alors, si elle désire entrer dans le cabinet de Monsieur ?

RANTZ.

Autorisez… (Avec intention et fermeté.) Mais restez. Ordre de ne pas vous éloigner. (Le domestique sort.) Venez, Raymond… J’ai encore quelque chose à vous dire et une lettre à vous faire porter…

(Il monte l’escalier.)
RAYMOND, (courant derrière lui et répétant.)

Monsieur ne peut pas se douter de la peine que…

(Rantz referme la porte du haut à double tour. Quelques instants après, le domestique rentre, constate que la pièce est vide, et introduit Liane.)


Scène VII


LIANE, FRANÇOIS

FRANÇOIS.

Si Madame veut se donner la peine d’entrer. (Il va au bureau.) Il y a des plumes et du papier à lettre. Madame peut écrire.

LIANE, (jetant à terre la plume que lui tend François.)

Avec votre permission, François !… J’en suis là ! Il faut que je subisse l’humiliation de la domesticité !… Si vous l’aviez osé tout à l’heure, vous auriez repoussé la porte du genou pour m’empêcher de passer. J’ai vu le mouvement.