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RAYMOND.

Oui, Monsieur… Mademoiselle m’a fait arranger des fleurs dans sa chambre… Je lui ai montré une recette pour les conserver.

RANTZ.

Aucun mot ne vous a frappé, dans votre conversation d’hier, qui pourrait me servir actuellement d’indice ?

RAYMOND, (reprenant son sang-froid.)

Aucun, Monsieur.

RANTZ.

Elle ne vous a pas dit par hasard où elle devait aller hier soir ?

RAYMOND.

Non, Monsieur… non.

RANTZ, (alors, affecte la plus grande insouciance.)

D’ailleurs, je vous demande cela par acquit de conscience, car, au fond, je me doute très bien de l’endroit où se trouve ma fille en ce moment.

RAYMOND, (ironique.)

Ah ! Monsieur sait.

RANTZ.

Oui, oui, oui…

RAYMOND, (souriant.)

Alors, si Monsieur sait…

(Il balance son chapeau melon, et jette sur Rantz un regard jovial et sournois.)
RANTZ.

Oui, elle doit être chez la supérieure du couvent où elle a été élevée. Elle avait manifesté plusieurs fois cette intention d’aller passer là-bas un jour ou deux.