Je vous assure que c’est émouvant. Maintenant, pour la première fois, je saisis que vous êtes venue à moi sans restriction… vous laissant aller au hasard des choses, des événements… et vous êtes à la merci de ma volonté… peut-être, avec, seulement, le cœur un peu battant…
Je vous aime ! voilà tout ! je vous aime !…
Eh bien, non ! vous serez ma petite sœur… Ce sera très chaste, et nous dirons des choses amicales et peut-être aussi des choses graves… (Il est accoudé contre le dossier du fauteuil de Nellie.) Car la vie, vraiment, ce n’est pas toujours très joli ! et pas à la hauteur de ce qu’on voudrait… (Avec une grande amertume.) Ah ! oui, parfois, dans cette chienne de vie, on voudrait faire des choses bien, des choses chic !… au-dessus de nous !… Et puis, va te faire fiche !… pas moyen !…
Comme votre voix est devenue amère… c’est curieux… Vous avez vraiment changé depuis tout à l’heure…
Mon enfant, il suffit de cinq minutes, quelquefois, pour changer, non seulement les voix, mais