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MAURICE.

À une poste éloignée… Copiez sans faute…

NATHALIE, (en s’en allant, s’arrête sous la lampe à pied, et épèle, à mi-voix, les mots écrits au crayon.)

« R.A.N.T.Z. avenue des Champs-Élysées, 70. »

MAURICE.

Oui…

NATHALIE.

« À l’heure où vous recevrez ce télégramme entrez dans la chambre de votre fille… la… »

(Elle s’arrête, lisant mal.)
MAURICE, (vivement, se rapproche.)

« …constatation que vous y ferez ne sera pas sans vous causer une douce surprise !… » Allez !… Et pas de signature, n’est-ce pas ?

NATHALIE.

Naturellement.

(Elle sort. Alors Maurice va à la cheminée, allume deux lanternes japonaises suspendues qui achèvent d’éclairer la pièce. Nellie, gamine, a passé la tête, puis sur la pointe des pieds s’est glissée, et elle attend contre le rideau.)


Scène VII


NELLIE, MAURICE

(Maurice se retourne. Elle est sans chapeau, toute blonde, et prend, gênée, mais coquette, une pose un peu photographique. Il l’aperçoit.)
MAURICE.

Oh ! c’est joli !… avec votre chapeau, je vous imaginais bien moins blonde… Comme vous avez