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peut probablement pas me voir, parce que la nuit est presque complètement tombée. (La bonne allume l’électricité.) Passez-moi le candélabre électrique, là. (Elle tire le fil lâche d’un candélabre. Il prend la lumière, s’approche de la fenêtre et s’éclaire le visage… puis on le voit faire des signes, et même il souligne d’un murmure de paroles machinal, malgré la distance : « Montez, oui. » puis il repose la bougie.) Nathalie, puis-je avoir une confiance absolue en vous ? Vous m’avez déjà d’ailleurs rendu quelques services discrets et vous êtes une brave fille !

NATHALIE.

Oh ! Monsieur peut me demander n’importe quoi. Monsieur est si bon !


MAURICE, (cherchant, lentement, ses idées.)

Voici, écoutez bien… Tout à l’heure, à l’instant, je vais vous remettre un télégramme, ou peut-être je ne vous remettrai rien du tout.

NATHALIE.

Bien, Monsieur.

MAURICE.

Si je vous remets un télégramme, vous aurez soin de n’en souffler mot à qui que ce soit.

NATHALIE.

Bien, Monsieur…

MAURICE.

Ce télégramme, vous le copierez de votre propre écriture sur un papier quelconque… un papier de télégramme… à la poste, par exemple.

NATHALIE.

J’ai compris.

MAURICE.

Vous mettrez cette copie de télégramme dans