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ans d’amour ! Je te souhaite de ne jamais le savoir.

MAURICE.

Mais la raison foncière, fondamentale ? Est-ce bien votre dissentiment ? Ne peut-il plus te sentir ?… Ou bien donne-t-il des raisons oflficielles et officieuses…

LIANE.

Le paquet ! Il a été heureux de se jeter à corps perdu dans la politique, comme un prétexte pour poser une barrière. Chez lui, rien n’est combiné ; il a un instinct de femme ! Il ne se demande pas ce qu’il fait… il le fait et ça lui réussit !… Il paraît que je ne peux plus être sa maîtresse, tant du moins qu’il détiendra son portefeuille. Alors, n’est-ce pas, il espère que nous resterons en bons termes, excellents amis… l’avenir décidera… Tu vois… Toute la lyre ! Tout ce qu’on se dit ! Tout ce qu’on écrit quand on n’en pense pas un mot !… Il va s’installer rue de Grenelle, naturellement.

MAURICE.

Ça, tu le prévoyais !

LIANE.

Déménagement complet… Changement de situation… maison nette ! Il case sa fille en même temps !… Ah ! Est-ce assez beau !…

MAURICE.

Vois-tu, maman, tu as mal conduit ta barque ! Tu aurais dû te faire épouser quand tu le pouvais… il y a plusieurs années déjà !

LIANE.

Oui… bien sûr… On me l’a assez répété !… J’aurais dû !… Mais j’étais si confiante… Ce qu’on est