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MAURICE.

C’est la solitude la plus complète à cette époque. Baissez votre voilette, demandez L’Illustration, je vous rejoins tout de suite, et en avant, bras dessus, bras dessous… pour les caboulots lointains ! D’ailleurs, le café est tout à claire-voie et du petit coin, là, à droite, vous voyez, nous pouvons même nous faire signe.

NELLIE.

Je vous assure que je sens que je vous gêne. Je peux très bien m’en aller.

MAURICE.

Pas de plaisanterie et ne vous moquez pas. Je tiens absolument et autant que vous à cette soirée. Venez vite avec moi par ici… vous allez descendre par l’autre escalier.

NELLIE, (ironique.)

Ah ! bon… Il ne faut pas croiser la personne qui est dans l’antichambre !

MAURICE.

Pas le moins du monde. Seulement, le petit escalier donne sur le Palais-Royal, et l’autre donne sur la rue de Valois. (Il se tourne vers Nathalie.) Vous pouvez faire entrer la visite. (Mais il fait un geste qui a l’air de signifier : « Sans vous presser. » Il prend les mains de Nellie.) Venez, que je vous passe en contrebande.

NELLIE.

C’est L’Illustration qu’il faudra demander ?

MAURICE, (souriant.)

Voyez-vous, ma chère enfant, les garçonnières, c’est toujours petit et encombré… je ne vous