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MAURICE, (pousse la porte.)

Va donc ! bavard ! (Maurice, resté seul, réfléchit quelques instants.) Oui, ça sent encore le tabac. (Il prend sur un petit meuble un flacon de lait d’iris et asperge légèrement le tapis. Il regarde à la fenêtre en sifflotant. Il murmure :) Bon. (Il revient devant la glace, tire de sa poche un petit peigne dans un étui, arrange une mèche de cheveux sur le front en chantonnant machinalement.)

« Il va pleu-pleu ! Il va voi-voir !
« Il va pleu-pleu ! Il va voi-voir ! »


(Cela fait, il appelle Nathalie. Nathalie entre.) Nathalie, voulez-vous ouvrir la porte de l’escalier ?

NATHALIE, (montrant du doigt la porte à droite et la porte à gauche.)

Duquel ? celui-là ou celui-là ?

MAURICE.

Du grand, naturellement !… Et laissez la porte ouverte, de façon que la personne qui va monter n’ait pas à sonner. Vous avez compris ?…

NATHALIE, (d’un air entendu.)

Oh ! très bien !

MAURICE.

Attendez, attendez !… Ce n’est pas tout. Vous aurez soin de vous tenir dans votre cuisine et de ne pénétrer ici sous aucun prétexte…

NATHALIE.

Oui, Monsieur.

(Ils échangent un sourire.)
MAURICE.

Voilà, Thalie… Maintenant, allez ouvrir et… nik !… disparaissez !