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ça me paraît louchard ! Pourquoi cette précipitation à me faire inviter chez toi le même jour, et à la suite l’un de l’autre, Bowling et la petite Rantz ?

MAURICE, (rangeant la table.)

Aucun rapprochement, mon vieux… Et puis, c’est le comble ! Quand ce n’a été qu’à ta prière et à contre-cœur que je me suis décidé à accorder cette entrevue !… La petite Rantz et toi l’avez fixée vous-mêmes !… Par conséquent, ne perds pas ton temps en salive et va me chercher dans ma garde-robe mon smoking d’intérieur, tu sais, mon smoking havane ? Bien que je me fiche de cette petite comme de Colin-Tampon…

RAYMOND.

Tu as raison. Fais-toi beau pour le principe !

(Il entre à gauche. Resté seul, quelques secondes, Maurice se regarde dans la glace, ajuste sa cravate et crie.)
MAURICE.

Thalie ! Thalie ! (La bonne entre.) Voulez-vous ranger ? Enlevez-moi ces verres ! Fourrez-les dans la salle à manger. Au trot !

NATHALIE.

Bien, Monsieur.

(Elle prend les verres, Raymond revient avec trois ou quatre vestons sur le bras.)
MAURICE.

Oh ! pas tout ça ! Pas tout ça !

RAYMOND.

J’ai pris le stock. (D’un geste sacramentel de domestique, il lui retire son veston et lui passe un des smokings.) Tout de même, ça me trotte !… Si ça t’embête