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vaille avec douceur dans la solitude, sans t’occuper d’autre souci que celui, par surcroît, d’aimer, de t’enthousiasmer et de vivre… Permets que je te quitte, en te rappelant — pour le cas où tu douterais de toi-même et où les voix fallacieuses auraient troublé ta volonté — deux belles paroles ; l’une de Renan qui termine les Souvenirs de Jeunesse : « Le public a l’esprit plus large que n’importe qui. « Tous » renferme beaucoup de sots : c’est vrai ; mais tous renferme les quelques milliers d’hommes ou de femmes d’esprit pour qui seuls le monde existe. Écrivez en vue de ceux-là. »

L’autre de Banville est plus belle encore : « On périt de ne pas oser. »

Oui, on ne meurt que de cela… Mais on meurt bien.

Décembre 1913.

Cette préface et la note qui la précède ont été antérieurement publiées par Henry Bataille dans le volume intitulé Écrits sur le théâtre (Crès, éditeur).