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MADAME DE MARLIEW.

Cela dépend des endroits ! on embarque quelquefois des inconnus de la veille. En ce moment, vous vous trompez, nous n’avons personne que cette étrangère qu’ils ont appelée Allégra… Mais, à Palerme, ils doivent retrouver tout un groupe ! Ah ! ma chère amie, quel mainatch comme dit le frotteur provençal qui astique les cuivres !

LA COMTESSE.

Et vous vivez là-dedans ? Vous les suivez partout ?

MADAME DE MARLIEW.

Le moins possible. Je comprends votre reproche… Mais, que voulez-vous, il faut bien que je voie ma fille de temps en temps. (Au chevrier qui s’en va.) Buona notche.

LA COMTESSE.

Figurez-vous que c’est hier seulement que l’on a osé avouer à la reine que votre fille et le prince n’étaient pas mariés. Monsieur de Lignières et moi avions gazé sur ce sujet quand nous vous avions aperçus, hier dans le port. Son Altesse ne s’expliquait pas, d’ailleurs, la répugnance que le prince de Thyeste apportait à se faire présenter à elle… puisqu’il n’ignorait pas que sa cousine, la duchesse d’Osque, était à notre bord. Ils ont joué ensemble, autrefois… il devait donc avoir plaisir à la retrouver.

MADAME DE MARLIEW.

Mais il redoutait sans doute les reproches de la duchesse qui est apparentée à toute la Cour !

LA COMTESSE.

C’est elle d’ailleurs qui s’est chargée d’édi-