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L’OMBRE.
Oui, mais tu n’y crois plus Tu as perdu la foi…
Quand on a cru en lui, le ciel est bien plus vide.
ELLE.
Alors, sans rien me dire, embrassez-moi très vite,
et mon chagrin s’en ira tout seul…
L’OMBRE.
Moi d’abord !
Embrasse.
(Au moment où il va embrasser la femme, le visage de la vision s’incline vers sa bouche. Il l’écarte d’un bras.)
ELLE.
Eh bien ? Pourquoi, pour prendre mon baiser
faites-vous comme le geste de repousser
quelque chose ?
LUI, (se mettant à ses genoux.)
Mais non, c’étaient vos cheveux d’or
que je voulais écarter ainsi… Qu’ils sont doux !
qu’ils sont donc beaux ! Je veux les respirer, les boire
et glisser lentement du front à votre joue…
ELLE, (se décoiffant avec un mouvement d’abandon.)
Prenez-les.
LUI.
Je les ai.
ELLE.
Ami !
(Il lui embrasse les cheveux comme s’il buvait dans le creux
de sa main.)