Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 6, 1922.djvu/182

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

GASTON, (regardant la chambre.)

Qu’y a-t-il ? Qu’est-ce qu’elle voit ? Elle est folle…

DIANE.

Pas si folle que ça, Gaston !… Je vais être très sage…

(Elle s’est approchée de la table où Gaston a posé le revolver. Elle le saisit brusquement en le dissimulant, puis se tourne de dos à eux. On entend la détonation. Ils se précipitent. Déjà Diane s’est affalée sur le parquet.)
ARMAURY.

Diane ! Diane ! Qu’as-tu fait ? Mais c’est impossible !… mon enfant, mon enfant chéri… Où t’es-tu blessée… où ?… mais réponds… réponds… Mon Dieu ! Son corsage est rempli de sang !… Au secours !…

(Il s’est rué sur elle qui étouffe. Le corps a des soubresauts.)
GASTON.

Diane… ma chérie…

ARMAURY.

Assassin… Allez-vous-en, assassin… ou je vous tue !… Appelez donc au secours, au moins, gredin… Fanny, appelle, pour Dieu !… Un médecin… vite !… (Fanny ouvre la porte, éperdue, et appelle. Gaston se précipite au dehors.) Sonne !… (Fanny sonne. Il porte Diane sur une chaise longue.) Diane, mon amour, ma tendresse… (À Fanny.) Aide-moi… oui, le corsage… Arrache… non, tu lui fais mal… laisse, laisse… Ah ! mais elle ne va pas passer dans mes mains !… Elle a de l’écume rouge, tu vois, à la bouche… C’est affreux, c’est affreux !… Elle ne bouge pas… Mais je ne veux