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DIANE.

Mon chou, pardonne-moi.

ARMAURY.

Tu avais dit : « Pas une larme dans mes yeux, pas une larme. »

DIANE.

Oh ! c’est pas des larmes, ça !

ARMAURY.

Mais tu serais bien embarrassée de dire ce que c’est ?… (S’agenouillant.) Mon amour adoré, n’aie pas peur, n’aie pas de mauvais pressentiments, surtout.

DIANE.

Je n’ai pas de mauvais pressentiments. Ce fou de Gaston, seulement ?… J’ai peur qu’on te fasse du mal.

ARMAURY.

Il n’y a aucun danger.

DIANE.

Et puis, moi aussi, je voudrais tant ne pas te procurer de peine, et c’est ce petit bout que je suis qui est cause de tout. Autrement, pour moi-même, j’ignore ce que c’est que la peur !… Tiens, quand j’ai cru que tout était fini, quand on a tout découvert chez moi, qu’on allait m’envoyer au couvent, eh bien, j’étais décidée à mourir ! Un soir de ces huit jours-là, je m’en souviens… il y avait dans le cabinet de toilette qui donne dans ma chambre, une lumière, une bougie, parce que je n’ai jamais pu dormir sans lumière… (S’interrompant.) Au fait, où Lucy a-t-elle mis la veilleuse préparée ?