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DIANE.

Ça t’a vexé ? D’abord, nous sommes en Angleterre ; c’est par pudeur…

ARMAURY.

Tu crois ?… J’aime mieux le supposer.

DIANE.

Ce sont des idées d’une heure du matin ! Je prends vite mon bain et on se couche… Marcel ! c’est notre huitième nuit seulement ?

ARMAURY.

Dépêche-toi. Il ne faut pas la laisser passer !…

(Elle va dans la salle de bains. On entend ouvrir les robinets. Elle chante. Pendant ce temps, Marcel s’appuie sur la table, prend une cigarette et met la tête dans ses mains. On voit Diane jeter des petits coups d’œil tout en continuant de chanter, et puis, elle s’approche très doucement par derrière Marcel.)
DIANE.

Tu souffres ?

ARMAURY.

Mais non.

DIANE, (un genou sur la chaise longue.)

Mais tu ne souffres pas parce que tu as revu ta femme, tu me le jures ?

ARMAURY.

Ah ! je te le jure bien ! Il n’y a que Dianette sur la terre… Je te veux, unique !… et je veux ton bonheur, avec une rage, une ardeur… qui me rendraient hargneux et détestable pour tout le reste du monde !

DIANE.

Bien.