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CHARLOTTE.

Oh ! ça ne va pas recommencer !… Tenez, Fred, attrapez, il y a des bonbons là-dedans… (Elle lui lance un sac de bonbons.) Fred, je suis contente que vous soyez là, aujourd’hui. Vous n’avez pas idée comme je suis contente.

JEANNETIER.

Pourquoi ? C’est un jour comme un autre.

CHARLOTTE.

Non, vous verrez : c’est un jour que nous retiendrons.

JEANNETIER.

Pourquoi ?

CHARLOTTE.

Parce qu’il est spécialement beau, splendide… Comment ne serais-je pas bien entre vous deux, vous mes amis, mes deux seuls amis… Donnez vos mains.

(Elle leur prend les mains à tous les deux.)
JEANNETIER, (riant…)

Oh ! mais qu’elle est tendre !…

CHARLOTTE.

C’est vrai !… (Elle baise son mari au front et s’assied sur ses genoux.) Ne ris pas, Maurice. Il y a des minutes où, tout à coup, on donne un baiser profond, de tout son cœur. L’autre ne sent pas que c’est un baiser meilleur, et pourtant !… Je veux que tu te souviennes de ce baiser que