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même à la nature, est incomplet et soumis au transitoire, à la mort.

Et l’amour meurt indépendamment de la volonté ; et c’est là une des plus effroyables tristesses qui soient !…

De ces considérations diverses est née la Femme nue.

C’est la première fois que je porte à la scène un personnage aussi simple et aussi dépouillé de complications.

Est-il téméraire ou trop orgueilleux d’ajouter en terminant, que la réussite de l’ouvrage ne prime pas à mes yeux ?

Certes, j’espère de tout cœur que le public me sera encore indulgent. Mais si le contraire se produisait, je n’en continuerais pas moins allègrement à combattre ce que je crois le bon combat. L’important est de dire tout ce que l’on a à dire. Pour un écrivain décidé à ne briguer jamais aucun décorum de carrière officielle, la plus grande joie consiste à écrire ce qui lui plaît en sauvegardant son indépendance.


Cette préface et celle qui précède Le Scandale, dans ce volume, avaient été antérieurement publiées par Henry Bataille dans le volume intitulé Écrits sur le théâtre (Crès, éditeur).