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IRÈNE.
Quand t’es-tu aperçu pour la première fois que je t’aimais ? Tu ne me l’as jamais raconté.
GEORGET.
Un jour, au tennis, chez les Dubreuil… Tu me regardais tout le temps… tu ratais toutes les balles…
IRÈNE.
Tu étais si joli ce jour-là !
GEORGET.
Ne dis pas ça !… J’avais un rhume de cerveau terrible, un bouton de fièvre gros comme un gnon. J’étais furieux que tu m’aimes juste à ce moment-là.
IRÈNE.
C’est ce que les poètes appellent le premier émoi.
GEORGET.
Je suis sincère.
IRÈNE.
Je le vois bien. (Silence. Elle le regarde longuement dans ses yeux bleus. Puis tout à coup, elle pousse un soupir.) Tout de même !
GEORGET.
Quoi, tout de même ?
IRÈNE.
Rien ! Tout de même… voilà tout !… Il y a des minutes où je me demande si je ne rêve pas. Toi, Georget, le Georget de mes enfants, devenu, tout