s’installe près d'elle et se met à tricoter.) Et tu ne l’avais revu depuis, Catherine ?…
Non… si… une fois… si… je me rappelle… Je vois ça là-bas… oui… il pleut… c’est la nuit… un train passe… J’ai couru à travers les champs pour voir… Le train est arrêté, là, dans la gare… Il y a une portière ouverte… Il est là, éclairé… sur la banquette, dans un coin… Il lit un journal… Je veux monter, crier… le train part… je cours, je cours, il s’en va, il s’en va… la lanterne, là-bas… la fumée… la pluie… le vent… voilà, c’est tout.
Pauvre petite ! Tu vois bien que tu te rappelles !… Tu n’as pas trop froid ?… Mets-toi là, contre moi… Tu permets, je vais continuer à tricoter mon bas pendant que tu te reposeras un peu sous mon châle, comme une petite enfant… là… tu es bien ?
Oui, très bien… Il fait bon, là…