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ISABELLE.

Oh ! merci, Pierre ! Je ne doute pas de votre amitié, ni de votre cœur excellent… Merci de votre aide… merci de pouvoir compter sur vous. Si maman était là, elle vous remercierait.

(Elle s’essuie les yeux.)
PIERRE.

Allez, comptez, avant toutes choses, sur l’avenir. Tout s’arrangera… et les peines s’envoleront… derrière moi…

ISABELLE.

Pierre !…

GEORGES, à Pierre.

Je te demande pardon, mon cher, de cette scène de ménage où tu es tombé en plein…

PIERRE, rapidement.

Comment donc !… Bigre, mes enfants ! Onze heures ? Et la mère Heiman qui m’attend avec ses couvertures de laine !… Je me sauve ! Demain matin, avant de partir, je viendrai encore vous serrer la main… Mon chapeau, mon pardessus ?

GEORGES.

Tu ne vas pas savoir retrouver ton chemin !

PIERRE.

Par la grand’route.

GEORGES.

Et le ciel s’est voilé.

PIERRE.

Jeannine va m’éclairer jusqu’à la grille… n’est-ce pas, Jeannine ?… C’est vrai qu’il fait noir, tout de même ! (Jeannine prend vivement la lampe et passe devant Pierre.) Bonsoir, bonsoir, mes enfants !… (On entend sa voix du dehors.) Et il a plu !… Ce qu’on va patauger ! Prenez garde à votre jupe, Jeanneton…